Quand le ciel entier nous tombait sur la tête...

Publié le par Guillermo

Le destin est parfois fou.

J'avais intitulé mon dernier article "Quand le bleu du ciel me tombait sur la tête".

Mais depuis, c'est carrément le ciel entier qui parait s'effondrer sur la folie des hommes.

Je tergiverse depuis plusieurs jours, je me demande si je dois vraiment parler de ça ici, si c'est mon rôle, si c'est intéressant, si les gens en ont pas marre d'entendre toutes ces mauvaises nouvelles à la télé ou à la radio, pour en plus se les retaper ici, et sans que ce soit forcément amusant en plus...

C'est pas vraiment ma faute.

Comment être léger en évoquant un avion qui se fait descendre en plein vol, en blablatant sur une guerre vieille de plus de 50 ans, en traitant d'un mec qui se fait égorger ou tuer juste pour essayer d'apporter de la paix ?

Difficile, vous me l'accorderez...

De toute façon, je n'ai pas tellement envie d'écrire ces mots. Je n'ai pas envie de prendre position. Je n'ai pas envie et je n'y connais pas grand chose. Que ce soit Gaza, l'Ukraine, le flic qui vole de la cocaïne au sein même du 36 Quai des Orfèvres. Remarquez oui, ça c'est amusant.

On dirait que la Police française se réveille et se rend compte en 2014 qu'il y en a qui sont pas forcément tout blanc. Nous, on avait pas attendu autant de temps, on avait compris avec les témoignages d'Olivier Marchal par exemple.

Comme dit ma mère, il y a des bons et des mauvais partout.

Je vais dire quelque chose d'affreusement bateau, mais comme c'est ce que je pense, alors je vais assumer.

Je disais tout à l'heure que je ne voulais pas prendre parti, mais je dois ajouter et corriger que je suis toujours du côté de l'opprimé. Du côté de celui qui subit le premier tir, la première attaque. Jamais du côté de celui qui allume la mèche et qui met le feu aux poudres. Sauf si c'est justifié et que le combat est honorable.

Je crois que cet été, j'ai perdu ma foi en l'Homme. Remarquez, je ne l'avais plus trop depuis quelques temps.

Mais là, on a franchi des lignes qui me paraissaient presque infranchissables.

J'en viens à me méfier de tout et de tout le monde.

Tenez, prenons le dernier gros succès français au box office. "Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu".

J'ai vu le film, le jour de sa sortie. J'ai bien aimé. Et pour que je dise que j'ai bien aimé une comédie française au cinéma, c'est que vraiment j'ai bien aimé.

Des scènes drôles, un jeu d'acteur immense de la part de Christian Clavier (qui est pour moi LA star du film et celui sans qui le succès ne serait pas le même).

Et bien je le dis, je suis un peu désolé de ce succès. Je pense qu'il cache un côté obscur de tous les spectateurs qui se délectent dans les salles de cinéma de voir Christian taper sur toutes les communautés.

Je me souviens, à l'époque des Chtis, tous les mecs sortaient de la salle en criant à qui voulait bien l'entendre "Je suis Chti, j'ai des origines Chti, ma mère a connu un Chti un jour, mon chien est de race Chti..." Même un gars qui n'avait pas bougé de son pays basque natal et qui était le descendant d'une grande lignée de joueurs de pelote basque se trouvait un lien indiscutable avec le Nooooooooooord.

Je crois que cette fois-ci c'est un peu pareil, sauf que c'est plus délicat de sortir de la salle en hurlant "Je suis raciste, ma mère est raciste, mon chat n'aime pas les souris, ma fille s'appelle Marine".

Moi, je suis persuadé que si le film fonctionne autant, c'est qu'il fait ressortir chez chacun ses anciens démons communautaires. Et y en a pour tous les goûts.

On peut tour à tour détester les chinois, les musulmans, les juifs, les noirs et même les beaufs bien français de chez nous.

Alors non, je ne suis pas sûr que ce soit une extrêmement bonne nouvelle de voir ce film cartonner.

Mais peut-être suis-je mauvaise langue, et l'actualité noire de ces derniers jours me poussent à oublier le côté festif et joyeux des spectateurs, qui face à de terribles nouvelles, veulent juste se détendre un peu...

Je pars en vacances, je crois que ça va me faire du bien.

 

 

Publié dans Société

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