Quand Christophe n'aimait pas que les autres n'aiment pas (Hondelatte VS Polony)

Publié le par Guillermo G

Parlons un peu de télé. Cette chose qui n'est pas grand chose, et dont on dit souvent "ce n'est rien, c'est juste de la télévision".

Oui mais voilà, la télévision c'est intime. La télévision, cet objet que de nombreux foyers hébergent jusque dans la chambre à coucher, qui entre dans notre quotidien, dans notre intimité, est sans doute un peu plus que cela.

Et à la télévision, une mode est en train de faire son retour. La mode du "quittage de plateau".

Ce n'est plus un scoop, hier soir, lors de l'émission hebdomadaire "On n'est pas couché" présenté par Laurent Ruquier, Christophe Hondelatte a quitté le plateau, assez violemment et de façon plutôt inattendue (même si cette histoire avait été relayée par la presse dés l'enregistrement terminé).

Ce n'est pas une première pour Lolo Ruquier. Il a déjà subi le caractère de bon nombre d'artistes, de Muriel Robin à Bernard Tapie, en passant par Doc Gynéco. Il connaît les incontrôlables tel Cali. Mais hier soir, c'était autre chose. Hier soir, c'était différent. Un malaise plutôt difficile à appréhender et pourtant bien réel.

Je me souviens, à certaines occasions, avoir pensé que le duo Naulleau-Zemmour était allé un peu loin, en manquant parfois de tact et surtout de respect envers les invités. Je me souviens avoir très souvent pris parti pour l'artiste assassiné en direct, non pas physiquement, mais culturellement, ce qui, je pense, est plus douloureux.

Mais là, je dois dire ne pas avoir vraiment saisi l'emportement de Mr Hondelatte.

Christophe Hondelatte, pour ceux qui ne sauraient pas de quoi je parle, est ce présentateur vedette de "Faites entrer l'accusé", émission phare et plutôt bien foutu de France 2. Du coup Hondelatte, en venant sur le plateau de ONPC, il se la joue corporate, et croit sans doute qu'on va lui faire des éloges, sincères ou pas qu'importe, et qu'on va pas descendre le confrère.

Christophe Hondelatte, c'est le présentateur vedette du 13h de France 2 (avant Elise Lucet, qui, je dois le dire, mène avec une main de maître(sse), ce JT de la mi-journée, celui qui l'a modernisé, et il faut l'avouer, qui était plutôt bon dans cet exercice) qui avait décidé de poser un lapin aux téléspectateurs. Il en avait eu marre, et avait décidé de rester chez lui, laissant le fauteuil vide et sans trop d'explication.

Donc Christophe Hondelatte, au départ, c'est un petit farceur, un caractériel, un gars dont on sent qu'il peut vriller à chaque seconde. Mais c'est aussi quelqu'un qui se vante d'avoir une carapace infranchissable, qui se targue d'avoir un humour corrosif, d'avoir du talent, d'être plus artiste que présentateur, qui s'envoie un peu des fleurs si vous voulez, sans avoir (pour l'instant) prouver quoique ce soit (avant ce cd).

Et Christophe Hondelatte, j'imagine qu'il est pas bête. Quand il reçoit l'invitation de Ruquier, il doit bien savoir que Natacha Polony et Audrey Pulvar ne sont pas directrices de maison de disques, et n'ont à donner qu'un avis personnel et subjectif sur ce qu'elles vont écouter. Il se doute bien qu'elles se foutent pas mal que trois chansons soient écrites en mineur, qu'une autre alterne les montées chromatiques et les descentes diatoniques, et qu'une dernière bascule en fa#mineur au dernier refrain. Il doit bien avoir l'idée que ces femmes là dont la musique n'est pas le métier premier ne pourront que dire "J'ai aimé" ou "je n'ai pas aimé".

En tout cas, je l'aurai cru.

Et l'interview avait bien débuté. Tout du moins, il nous l'a fait croire. Quelques minutes avant, son sens de l'humour avait été mis à mal par les invités, n'appréciant vraisemblablement pas une de ses vannes sur Ségolène Royal (à qui il disait qu'elle devait quand même ressentir quelque chose en voyant F Hollande en tête des sondages, vu qu'elle avait pris ses douches avec lui). Bigard aurait fait une sortie du même accabi, tout le monde aurait applaudit, de la part de Hondelatte ça a un peu choqué, j'avoue que pour le coup, je défendrai plutôt le journaliste.

Une fois assis sur le fauteuil de l'invité, Hondelatte a mis tout le monde à l'aise. Il a dit lui même qu'il acceptait les critiques sans ciller, que ça ne lui faisait pas peur, et que c'était de l'art, ce qui entraînait que certaines personnes aiment et que d'autres détestent. Il a dit s'attendre à de très mauvaises critiques, ce qui n'était pas le cas, et que donc, il était prêt à recevoir la sanction des deux journalistes assises en face de lui. De son côté, Laurent Ruquier l'avait peut-être un peu trop conforté en donnant un premier avis plutôt positif sur cet album, le premier du journaliste.

Oui mais voilà, même après ce prologue plutôt humble, Hondelatte a trés vite pris la mouche face aux critiques. Je dis critiques, et non pas attaques, parce que moi, telespectateur lambda, je n'ai à aucun moment eu l'impression de vivre une mise à mort en direct (ce qui avait été le cas par le passé). Hondelatte a trés vite estimé ne pas avoir de leçon à recevoir de la part de journaliste dont la musique n'était pas la spécialité (quid sur le fait d'accepter l'invitation télévisuelle), et s'est érigé en victime. Il s'est énervé tout seul, est monté en pression en quelques questions et a décidé d'abandonner son micro plutôt violemment sur le bureau de Ruquier.

Personne n'a vraiment saisi son attitude, mis à part Gerard Darmon qui a décidé de tenter d'apaiser les choses en allant rechercher Hondelatte en coulisse. Gerard Darmon qui a même pris sa défense face à Natacha Polony, mettant en avant le ton sec et peu avenant de la journaliste.

Et Christophe est revenu... mais aurait mieux fait de rester en coulisse. Il s'est ridiculisé encore plus, mettant à mal ses propos tenus quelques instants auparavant durant lesquels il prétendait être prêt à subir les pires critiques.

Il a reproché à Natacha Polony de se faire de la pub en étant hargneuse pour tenter de prendre la place de Zemmour. Moi je crois que hier soir, c'est lui qui s'est fait de la pub.

S'il n'avait pas quitté le plateau, personne n'aurait parlé de son album. Personne n'aurait même retenu que Natacha Polony n'avait pas aimé. Personne n'aurait peut-être su qu'il était invité à ONPC. S'il n'avait pas créé cet esclandre de toute pièce, alors que le ton n'était vraiment pas inhospitalier, juste vrai et sincère, cet interview ne serait pas resté dans les mémoires, un peu comme sa blague sur Ségolène Royal. On aurait peut-être retenu que cet homme avait écrit une chanson sur Docteur House (n'est ce pas là, la preuve, de tout faire pour faire parler de soi) quitte à faire rimer Dr House avec Mickey Mouse (et hier il en était fier de sa rime).

Alors oui, monsieur Hondelatte connaît les ficelles de ce métier, oui monsieur Hondelatte sait comment faire parler de lui, le problème c'est que monsieur Hondelatte ne sait pas encore que faire parler de soi c'est bien, encore faut-il que ce ne soit pas en mal.

Moi à la place de Laurent Ruquier, j'aurai sanctionné cette attitude en ne passant pas la séquence, en coupant carrément Christophe Hondelatte. Mais c'était difficile, étant présent tout le long de l'émission sur le plateau. Et puis Laurent Ruquier, ça lui a fait un petit buzz non négligeable, et son attitude ne lui a certainement pas porté préjudice.

Celui qui avait tout à perdre c'est Christophe Hondelatte. Il avait à perdre le fait que son interview soit mauvaise (ce qui était le cas avant le clash, aucun intérêt porté par les journalistes, et encore une fois c'est leur droit le plus profond de ne pas aimer). Alors il a décidé de créer le buzz, de partir, de quitter le plateau... et de revenir, pour mieux repartir. Sauf que pour le coup, le pétage de plomb paraissait plutôt bien maîtrisé et un poil exagéré. Christophe Hondelatte s'est peut-être un peu ridiculisé hier soir, mais il a fait parler de lui. Le prix à payer sans doute...




Publié dans Télévision - Médias

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A
<br /> Votre post correspond bien à ce que j'ai vu moi aussi. Evidemment, la société du spectacle est servie, tous les intervenants se sont singularisés, chacun y trouve son compte.<br /> Puisqu'aucun morceau du CD de Hondelatte n'avait été diffusé j'ai recherché une vidéo et c'est là que j'ai compris. Il est inutile de connaitre la chanson pour savoir que ce qu'il a écrit et<br /> produit avec tant de coeur (je cite), après une formation au Conservatoire (je cite aussi), et un goût prononcé pour le chant (du cygne?), est une merde absolue. S'il est soutenu par des musiciens<br /> qui connaissent leur boulot et sont payés pour accompagner les lubies d'un type qui se prend pour Lennon, il est dans une indigence caractérisée pour ce qui est des paroles et de la mise en scène.<br /> En effet, ce n'est plus un visage mais une gargouille de Notre-Dame et c'est en le voyant chanter que l'on peut s'interroger sur ce que cache vraiment cette personnalité. Peu importe d'ailleurs qui<br /> il est vraiment, mais son manque de discernement à son propre égard laisse dubitatif sur ses capacités de jugement en général.<br /> Je parie pour moins de 1000 albums vendus, mais c'est facile de se moquer.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Merci pour ce commentaire!!<br /> <br /> <br /> Je n'ai pas eu ce courage d'aller chercher à écouter cet album apparemment au dessus de toute critique, mais vous m'avez mis l'eau à la bouche, je vais faire quelques recherches internet...<br /> <br /> <br /> Pour le reste, j'ai appris (mais trop tard pour le mettre dans le post) que Miss Polony avait un précédent avec Mister Hondelatte dû à un mauvais article de ce dernier sur son compagnon (à miss<br /> Polony).<br /> <br /> <br /> Bref ceci explique peut-être aussi cela!!!<br /> <br /> <br /> S'il obtient un disque de diamant, promis je fais mon mea culpa sur ce blog!!!!<br /> <br /> <br /> <br />